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© photo Eric Doll
LES COSTUMES DE SCENE :
 

 La meilleure approche est la présentation que j’en fais en voix off à chaque concert avant notre montée en scène :

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"Avant-hier soir, sous l’empire d’une overdose de muscadet, Bélénos, le dieu des dieux celtes, métamorphosa les TRI YANN en allégories du temps qui passe et rythme la vie des Bretons.

Ainsi cinq membres du groupe furent-ils changés chacun en l’une des cinq saisons du calendrier celtique :

Jean-Luc devint le printemps, Christophe le début de l’été, Gégé fut changé en fin d’été et Freddy en automne. Konan enfin fut ensorcelé en hiver.

Et Bélénos dit que cela était bon.

Il transforma alors Jean-Paul en ciel de jour et Jean en nuit… nocturne. Il enchanta enfin Jean-Louis en soleil et en lune, en alternance toutes les douze heures.

Bélénos n’ayant toujours pas dessaoulé et ayant du coup paumé la formule magique pour mettre fin à ces sortilèges, c’est dans ce triste état que vous verrez le groupe costumé aujourd’hui.

Nous on y’est vraiment pour rien !

Merci donc de nous en excuser…"

 

Pour être honnêtes, il est évidemment faux de dire que nous n’y sommes pour rien !

Bien au contraire, il y a une volonté - toujours pour illustrer la musique du groupe et son attitude en scène - de mélanger les tendances bretonnes, baroques et contemporaines, avec un clin d’œil aux guises traditionnelles du monde et aux vêtements contemporains mondialisés et plus qu’une pointe d’humour, bien sûr en cohérence avec l’origine de près de la moitié des titres qui font le concert, tirés de notre nouvel album LA BELLE ENCHANTÉE, florilège de légendes nouvelles inspirées des thèmes celtiques remontés du fond des âges avec leurs principaux personnages.

 

Ainsi sont évoqués et illustrés le jour, la nuit, le soleil, la lune, et les saisons qui accompagnent notre quotidien depuis la nuit des temps.

 

On voit sur ces photos que Jean-Luc porte sur lui les attributs du printemps : les fleurs des champs et leurs couleurs, le petit lapin sur le chapeau, avec un rappel du costume de Plougastel-Daoulas, le vert et le bleu côtoyant le fuchsia ;

pour au final se retrouver en maillot cycliste vert Europcar-Vendée (Jean-Luc est vendéen !).

 

Christophe symbolise le début de l’été, avec sa toque baroque hérissée d’épis de blé mûr et sertie de coquelicots, un pantacourt breton imprimé de fruits et légumes de saison, un gilet bigouden et un t shirt de toutes les couleurs estivales sous une veste baroque rouge comme un soleil couchant.

 

Gégé en fin d’été porte un tricorne orné d’un robinet de fût, évocation des vendanges tout comme son pantalon bouffant à crevées fait de lames de bois de tonneau. Pour le haut, un gilet breton dit « aux mille boutons » couleur de lie de vin, couvre un t shirt gag de même couleur.

 

Le costume de Freddy, dans les teintes automnales, s’inspire pour la forme de la tenue des amérindiens aztèques, avec une coiffure à plumes ornée de cornes de cerf (évocation du dieu celte Cernunos) et de champignons. Il se métamorphose ensuite avec une chemise et un bermuda africains contemporains restant dans la même palette, le haut faisant place pour finir à un t shirt d’Halloweeen.

 

Konan apparaît en hiver, les « mois noirs » en breton, une lourde cape couvrant un pantacourt bouffant à la mode de Haute comme de Basse-Bretagne et un riche gilet noir brodé argent, avec quelques rappels de flocons blancs en plume. Son chapeau s’inspire de ceux des sonneurs de Châteauneuf-du-Faou.

 

Jean-Paul est ciel de jour, sur une base de costume noble ou bourgeois du XVIIè siècle, vêtu d’une veste bleu ciel, d’un pantacourt imprimé de nuages et d’une chemise de dentelles légères et nébuleuses, pour terminer en survêtement floqué d’un « Michaud » digne d’un champion sportif quittant le stade.

 

Jean lui fait pendant en ciel nocturne, dans des tissus bleu nuit, bragou-braz (pantalon bouffant) étoilé et portant gilet à la mode de Saint-Évarzec, le chef couvert d’un chapeau rond breton à larges bords, une chouette plantée devant, ceint d’une large ceinture à boucle quimpéroise.

 

Jean-Louis enfin évoque le soleil, tout rutilant d’or. Il porte une base de costume du XVIIè à rhingrave (inspiré de celui de Louis XIV tel que dans le film Le Roi danse) recouvert d’une armure et d’un casque de samouraï, puis s’appauvrit dans un maillot couvert de bananes, fruit du soleil, pour apparaître au final en lune argent, faisant allusion à la fusée de Tintin et au court métrage mythique de Georges Méliès.

 

Quant à la méthode de confection, j’ai choisi les huit thèmes et listé les bases et attributs possibles à destination de Claudine et Patrick Grey, comme simple base et avec carte blanche pour laisser libre cours à leur imagination, dont ils ont fait large usage avec le talent et le savoir-faire que je leur connaissais.

Nous pensons leur devoir d’avoir les vêtements de scène les plus aboutis de tous ceux que nous avons portés depuis que nous nous costumons en spectacle.

 

Jean-Louis Jossic, TRI YANN

© photo Eric Doll
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